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Les sujets cette semaine

T’AS MANQUÉ ÇA ?

Willy Georges : “faire les choses qu’on n’a pas envie de faire…”

Willy Georges a récemment publié une vidéo détaillant sa semaine d’entraînement du moment. Ce qu’elle montre n’est pas une accumulation impressionnante de séances, mais une organisation claire et cohérente, pensée pour durer. Force, travail aérobie, accessories et sessions HYROX® s’enchaînent sans dispersion, dans un format compatible avec une vie professionnelle et personnelle chargée.

“La discipline, c’est faire les choses qu’on n’a pas envie de faire, de la même façon que les choses qu’on aime faire”

Ce contenu n’a rien d’anodin. En choisissant de montrer une semaine répétable plutôt qu’une semaine impressionnante, Willy envoie un message : la performance se construit dans la continuité, pas dans la démonstration. Cette approche s’inscrit dans une tendance de plus en plus visible, où la préparation durable et maîtrisée prend le pas sur la (très) haute intensité permanente.

2L2N change d’échelle

Dans une récente interview, Romain et Baptiste Fellonneau, accompagnés de leur associé, reviennent sur la naissance de 2L2N et posent les bases de la suite. À l’origine, une aventure presque artisanale, construite autour de training camps, de partage et d’un lien direct avec les athlètes. Aujourd’hui, le discours change de dimension. Il ne s’agit plus seulement de raconter une histoire, mais de préparer la suite. Derrière cette prise de parole, la logique est lisible. 2L2N ne se développe pas par hasard. Une programmation pensée pour durer, incarnée par des athlètes identifiés. Le projet repose sur une cohérence simple : créer une communauté autour d’un entraînement exigeant. En filigrane, cette vidéo dit aussi quelque chose de la scène française. Les programmations qui prennent de l’ampleur aujourd’hui cochent toutes les mêmes cases : une vitrine athlète, une présence sur les compétitions, une communication maîtrisée, et désormais un vrai travail de marque, notamment via le textile. 2L2N assume clairement cette trajectoire. L’objectif est posé : s’installer durablement dans le paysage français en 2026, non plus comme un simple programme, mais comme une marque à part entière.

Le rulebook des CrossFit Games 2026 est sorti : voici les changements majeurs

Le Rulebook Des CrossFit Games 2026 marque plusieurs évolutions importantes:

  • les Quarterfinals font leur retour sous la forme d’un classement mondial, redonnant une étape lisible et structurante à la saison,

  • les équipes reviennent en présentiel sur les Semifinals, renforçant la dimension collective du sport,

  • l’arrivée de Semifinals en personne pour les Masters, dont le French Throwdown fera partie,

  • les inscriptions groupées à l’Open et l’évolution de la Community Cup renforcent l’aspect communautaire.

Mayhem x NCFIT : l’alliance qui en dit long sur l’avenir du CrossFit®

La collaboration entre Mayhem et NC Fit va bien au-delà d’un simple partenariat. L’objectif est clair : proposer un système plus lisible et plus cohérent pour les salles, avec une programmation consolidée et davantage de ressources. Jason Khalipa poursuit son projet Train Hard, tandis que Rich Froning et Austin Malleolo structurent une vision commune orientée expérience membre. Une alliance qui illustre une transformation profonde de l’écosystème CrossFit.

LIFESTYLE

Supplémentation : clarifier l’essentiel avant l’hiver

Dans le monde du fitness, la supplémentation reste souvent mal comprise. Pour les non-initiés, elle est parfois assimilée à du dopage. Pour les pratiquants plus expérimentés, elle est fréquemment mal gérée, empilée sans logique ou guidée par des conseils contradictoires. Résultat : beaucoup hésitent, d’autres consomment à l’aveugle, et peu savent réellement pourquoi ils prennent tel ou tel complément. Ce flou persiste principalement à cause de la désinformation. Internet regorge de recommandations opposées, de discours anxiogènes ou excessifs, et de promesses mal contextualisées. On parle de compléments, rarement de fonction. On cherche à optimiser, sans d’abord comprendre l’objectif fondamental : soutenir l’entraînement, pas le remplacer. À l’approche de l’hiver et de la période post-fêtes, ce sujet devient pourtant central. Moins de lumière, plus de fatigue, un système immunitaire mis à l’épreuve, et souvent un redémarrage progressif de l’entraînement en janvier. Dans ce contexte, une supplémentation simple et cohérente peut jouer un rôle clé, non pas pour améliorer artificiellement la performance, mais pour éviter les interruptions et maintenir la constance.

En hiver, la base repose d’abord sur la vitamine D. Moins d’exposition au soleil signifie une chute naturelle de la production de vitamine D, directement liée à l’immunité. Or, tomber malade, ce n’est pas perdre une séance : c’est souvent stopper la progression pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Ici, l’objectif est simple : construire un véritable bouclier.

Les multivitamines jouent un rôle plus discret mais tout aussi utile. En période d’entraînement chargée, surtout hors saison, l’alimentation ne coche pas toujours toutes les cases micronutritionnelles. Elles agissent comme un filet de sécurité, sans chercher à corriger quoi que ce soit de spectaculaire, mais en évitant les carences silencieuses.

Le duo zinc et magnésium est souvent sous-estimé, alors qu’il touche un levier central de la progression hivernale : la récupération. Un sommeil plus profond, un système nerveux plus stable, et une meilleure capacité à encaisser la charge d’entraînement. En hiver, progresser passe rarement par en faire plus, mais par mieux récupérer.

Côté protéines, la whey n’est pas un supplément “de plus”, mais un outil de régularité. Lorsque les repas sont décalés, que l’appétit varie ou que la charge augmente, elle permet de maintenir des apports constants. Un muscle correctement nourri reste un muscle prêt à repartir plus fort séance après séance.

Enfin, la créatine ne devrait pas être mise de côté hors saison. C’est précisément en hiver, lorsque l’on construit la force de base et la répétabilité des efforts, qu’elle est la plus utile. Loin des clichés, elle n’est pas un accélérateur artificiel, mais un soutien durable à la progression.

À retenir : bien se supplémenter, ce n’est ni multiplier les compléments ni chercher un raccourci. C’est comprendre ce que l’on prend, pourquoi on le prend, et dans quel contexte. À l’approche de janvier, quelques choix simples, cohérents et assumés valent largement mieux qu’une stratégie confuse dictée par les tendances.

COMPETES

Révélations sur le French Throwdown 2026

Les premières informations sur le French Throwdown 2026 confirment une volonté de recentrage:

  • disparition de la catégorie Beginner en individuel,

  • retour de toutes les catégories sur les mêmes floors

  • une programmation signée Mayhem.

L’événement renforce son rôle de passage clé vers les Games pour la scène européenne.

Arena Grand Paris, lieu de la compétition

CULTURE

Partie 2 : quand une idée marginale devient un mouvement mondial

À l’aube des années 2000, CrossFit n’a toujours rien d’un mouvement mondial. Pas de Games, pas de sponsors, pas d’arènes remplies. Ce qui existe, c’est un garage poussiéreux de Santa Cruz… et maintenant un site web au design spartiate : CrossFit.com. Un fond blanc, quelques lignes de texte, aucune intention marketing. Juste une idée presque naïve pour l’époque : publier gratuitement un entraînement du jour, à destination de quiconque voudrait bien l’essayer.

Nous sommes en 2001 et le premier WOD (Workout Of the Day) apparaît en ligne. Pas de PDF, pas d’explication longue, pas de vidéo. Juste une consigne. “Do this.” Personne ne le sait encore, mais ce geste va changer le paysage du fitness pour toujours. Pour la première fois, un entraînement est proposé comme une expérience partagée, universelle, ouverte. Les policiers, pompiers, militaires et athlètes qui suivent Glassman commencent à poster leurs scores directement dans les commentaires. C’est brut, anarchique, authentique. Le tableau blanc du garage vient d’être déplacé sur Internet.

1er WOD publié le 10 février 2001 sur crossfit.com

En 2002, puis en 2003, quelque chose bascule. Les forums explosent. Chaque jour, des inconnus comparent leurs temps sur Cindy, débattent des standards de Fran, inventent des progressions, partagent leurs vidéos floues filmées avec des caméras bricolées. C’est l'époque où CrossFit devient, sans planification, un laboratoire mondial à ciel ouvert. La méthode évolue en public, sous les yeux de ceux qui la pratiquent. Le vocabulaire se construit : AMRAP, For Time, Rx. Les premiers benchmarks arrivent (Fran, Diane, Angie) et deviennent instantanément des tests d’identité. Pour la première fois dans le fitness, le progrès ne se raconte pas : il se prouve.

En 2004, le tout premier Level 1 est organisé. Ce n’est pas encore une formation globale. C’est un rassemblement presque familial où l’on enseigne ce qui fait battre le cœur de la méthode : la variance, la mesure, l’intensité, et surtout cette idée radicale que le fitness doit être observable et reproductible. Les coachs repartent transformés. Certains ouvrent leur propre espace. Le mot “affilié” n’existe pas encore vraiment, mais les fondations sont posées.

Puis arrive 2005. Treize salles seulement portent le nom CrossFit, disséminées dans des garages, des entrepôts, des hangars froids. Treize… mais l’esprit est déjà là. Pas de machines, pas de miroirs, pas de musique calibrée. Juste des barres, des anneaux, un chrono et une conviction : ce que l’on mesure s’améliore. Ce n’est pas un business model. C’est une philosophie de vie qui attire ceux qui veulent vraiment connaître leur niveau, pas l’impression qu’on leur en donne.

Entre 2006 et 2007, la vague devient une houle. Les Level 1 se structurent. Les forums comptent des milliers de messages par jour. Des coachs du monde entier s’approprient la méthode. CrossFit n’a toujours pas de stratégie commerciale. Pourtant, il grandit. Parce que ceux qui l’essaient ne reviennent plus jamais en arrière. Parce qu’ils trouvent ici quelque chose qu’aucune autre salle ne leur donne : une vérité. Leur vérité.

Et puis vient 2007, le moment où la méthode quitte définitivement l’ombre. Dans un ranch poussiéreux au cœur de la Californie, une poignée d’athlètes se réunit pour un événement qui ne ressemble à rien. Pas de stands, pas de caméras, pas de billets d’entrée. C’est presque un barbecue sportif. Et pourtant, c’est la naissance d’un nouveau sport : les CrossFit Games. Tout ce qui fera la force des années suivantes est déjà là: le test, l’inconnu, l’intensité, l’envie de trouver “la personne la plus en forme de la planète”.

The Ranch, Aromas, Californie

Entre 2007 et 2009, l’élan devient une déferlante. Les affiliés se comptent désormais en centaines, bientôt en milliers. Les vidéos se partagent comme des trésors. Les salles se transforment. Les coachs changent leur façon d’enseigner. Les membres découvrent que l’effort peut créer des liens. CrossFit n’est plus un entraînement. C’est une culture, une identité, un mouvement social.

Le monde du fitness traditionnel ne le voit pas venir. Et pourtant, l’histoire est déjà en marche.

Dans la Partie 3, nous entrerons dans l’âge d’or et les premières fractures (2010–2014) : l’arrivée de Reebok, la professionnalisation des Games, l’ascension fulgurante de Rich Froning, la naissance d’une industrie entière autour du CrossFit, mais aussi les premières tensions… celles qui montrent qu’un mouvement mondial ne peut pas grandir sans se confronter à ses propres limites.

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Merci pour la force.
À lundi prochain.